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jeudi 17 mai 2012

RPWL - Beyond Man And Time (2012)

Cover Après douze ans de carrière, RPWL est devenu la tête de pont du rock progressif allemand. Fortement influencés depuis leur début par la musique de Pink Floyd, ils ont su avec ce sixième album créer une identité propre, mêlant les influences du flamant rose avec celles de groupes tels que The Flower Kings, Porcupine Tree ou pour les plus anciens Camel et Marillion.

"Beyond Man and Time" est un concept album, un exercice récurrent dans le rock progressif mais une première pour RPWL. Il est librement inspiré de l'oeuvre de Friedrich Nietzsche "Ainsi Parlait Zarathoustra". N'ayez pas peur, RPWL a eu le bon goût de ne pas développer la philosophie de l’œuvre abordée préférant se concentrer sur les différents personnages qui la composent.

Globalement la musique est à la fois introspective et généreuse avec des ambiances planantes et une voix aux accents gilmouriens très agréable à écouter sur la durée. Les compositions de RPWL sont très construites, abouties, subtiles (parfois un peu trop) sans jamais être démonstratives. La plupart des titres s'inscrivent dans un format long offrant plusieurs ambiances. Mentions spéciales à "We Are What We Are" délicat mélange de pop-rock et de ballade qui de temps à autre prend de la hauteur avec une rythmique mid tempo chaloupée et à "The Fisherman" pièce maîtresse de 16 minutes, qui touche à la quintessence de l’art du combo et justifie peut-être à elle seule la possession de ce disque. Construite en trois parties "Hight As A Mountain Part 1", "The Abyss" et "Hight As A Mountain Part 2", cette suite, addictive au possible, alterne entre exotisme (mélodie orientale envoûtante), rock-progressif de haut vol avec de nombreux breaks (Genesis première époque) et rock d’une grande modernité (rythmes atypiques et sonorités inhabituelles notamment aux claviers et à la guitare).

Une des grandes qualités de ce groupe, c’est qu’ils arrivent à balancer des mélodies immédiatement reconnaissables et souvent imparables. C’est vrai tout au long de cet opus mais plus particulièrement sur un morceau comme "Unchain The Earth" (très pop, parfait pour faire un single) qui après un démarrage planant et magique, vous explose à la figure grâce aux claviers et à la guitare pour une composition pleine d'intensité et de rythme (voir la vidéo). Autre titre "The Noon" quant à lui clôture l’album tout en douceur dans une ambiance éthérée et aérienne. Une ballade apaisante où dominent la guitare et la voix. Cette dernière plage permet enfin de reprendre son souffle, mais nul doute que vous aurez l'irrésistible envie d'écouter et d'apprécier à nouveau cet album, une véritable merveille qui devrait marquer l’histoire du rock progressif.

Nietzsche considérait cette œuvre comme le péristyle de sa philosophie et présentait lui-même ce livre comme un "5e évangile". RPWL l'a en quelque sorte mis en musique, rien de moins... Le groupe donnera un concert unique en France, à Bordeaux (Le complexe, anciennement Amadeus Song) le mardi 29 mai. Alléluia !

Line-up : Yogi Lang (vocals, keyboards) - Kalle Wallner (guitars) - Markus Jehle (keyboards) - Werner Taus (bass) - Marc Turiaux (drums)

Egalement à écouter : The gentle art of music (2010) - Compilation des 5 premiers albums.

Extrait : We Are What We Are

Extrait : The Fisherman

Ecrit par Patrice à 8:39 AM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:23 PM
Categories: Rock Progressif

vendredi 04 mai 2012

JOEY DEFRANCESCO - Never Can Say Goodbye (2010)

Cover Joey DeFrancesco n’a jamais fait grand bruit. Il a pourtant gagné cinq "DownBeat Critics Poll Award" consécutifs entre 2002 et 2006 et est considéré par les critiques et les fans comme le maitre actuel de l’orgue Hammond B-3 avec son style qui va du Soul-jazz-groovy au Hard-bop. Après une série d'albums solos invraisemblables et des collaborations mémorables avec des artistes aussi talentueux que Miles Davis, Pat Martino, Jimmy Smith, Elvin Jones, John McLaughlin et Bobby Hutcherson, Joey DeFrancesco a façonné un langage qui restera dans l’histoire du Jazz. Aucun organiste digne de ce nom aujourd’hui n’a les aptitudes techniques, la profondeur harmonique et l’autorité de ce musicien phénoménal (à part peut-être Eddy Louiss).

Cet album hommage à la musique de Michaël Jackson n'échappe pas à la règle puisqu'il a été nominé pour le Grammy Award 2011 du meilleur album de jazz contemporain, seulement battu par celui de Stanley Clarke chroniqué ici même en janvier dernier (comme quoi je ne réserve que le meilleur à vos cages à miel).

Le pari était osé de s'attaquer au répertoire du "Roi de la Pop". Pourtant Joey a réussi à faire de ces arrangements jazz des moments intenses, frais, voire amusants (Thriller), avec toujours le sentiment de l'inconnu qui survient d'une improvisation spontanée et inspirée. Des instants complexes et virtuoses mais facilement accessibles.

Si vous aimez le jazz et l'orgue Hammond, il y a de fortes chances que vous succombiez à cet enregistrement, même si vous n'êtes pas un grand fan de Michaël Jackson.

Line-up : Joey DeFrancesco (organ & trumpet) - Paul Bollenback (guitar) - Byron Landham (drums) - Pat Bianchi (keyboards) - Carmen Intorre (percussion) - Ann Fontinella (violin on "She's Out of My Life") - Annie Sciola & Samantha Auriello (background vocals).

Extrait : Beat It

Extrait : Billie Jean

Ecrit par Patrice à 12:47 AM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:26 PM
Categories: Jazz