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samedi 21 avril 2012
FLYING COLORS - Flying Colors (2012)
FLYING COLORS est un nouveau "super groupe". Une association
de monstres sacrés célébrés et estimés dans les hautes sphères
bouillonnantes du Métal et du Rock Progressif. Les 5 musiciens de ce
"projet" se nomment Steve MORSE (guitare - élu meilleur
guitariste pendant cinq années d'affilées au début des années 90 avant
d'être classé hors concours pour permettre aux autres de gagner - Dixie
Dregs, Kansas, Steve Morse Band, guitariste de Deep
Purple depuis 17 ans), Neal MORSE (claviers - ex-Spock's
Beard, Transatlantic), Mike PORTNOY (batterie - ex-Dream
Theater, ex-Avenged Sevenfold, LTE, Transatlantic,
Adrenaline Mob), Dave LARUE (basse - Dixie Dregs, Planet
X, Joe Satriani), Casey McPherson (peut être le moins
connu dans ce milieu Hard Rock en général) est quant à lui le chanteur /
compositeur de Alpha Rev, groupe américain évoluant dans un
courant Rock Alternatif.
Après, l’idée de réunir de fortes individualités musicales (le fantasme de nombreux producteurs) est une montagne qui accouche parfois d’une souris (comme par exemple, dans un passé récent, Superheavy le groupe réunissant Mick Jagger, Dave Stewart, Joss Stone et consort) et parfois comme ici l’alchimie fonctionne. La musique de "Flying Colors" est une fusion hautement mélodique, fortement coloré et éclectique, associant des styles allant de la Pop au Rock Progressif, le tout irisé d'une touche de Métal.
L'album s'ouvre sur le morceau "Blue Ocean" chef d’œuvre magnifiquement volubile de forte inspiration Toto, qui déboule comme un cheval au galop et qui donne directement un aperçu de l'énorme claque qu'on va prendre. Le discours se muscle avec "Shoulda Coulda Woulda" écorché à souhait et plus loin avec "All Falls Down" le titre le plus puissant de l'album, où Mike Portnoy lâche ses coups, faisant zigzaguer des influences Dream Theater au milieu d'une composition que Muse aurait très bien pu exécuter.
La fusion jouée par le groupe nous propose des rythmiques de folie qui feront chavirer le coeur de toute bonne oreille bien éduquée. Électrisé, l’album s’enracine dans un lot de références impeccables, jamais torturées ni déchiquetées, juste festives. Le rock californien de "Kayla" côtoie une introduction à la Springsteen "The Storm" avant un funk retentissant "Forever In A Daze". La basse de Dave Larue est omni-présente et fait un travail remarquable. Petit hommage aux Beatles "Love Is What I'm Waiting For" et trois ballades "Everything Changes", "Better Than Walking Away", "Fool In My Heart" véritables pépites de mélancolie et de sensibilité.
La conclusion de l'album, orchestrée par la douzaine de minutes de "Infinite Fire", permet à Flying Colors de nous emmener bien au-delà de nos espérances. La patte Neal Morse, relativement discret sur le reste de l'album, est clairement définissable sur ce morceau, le plus progressif de l’album. Thème et chant morsiens, architecture progressive et refrain très pop à la Kino. Le solo de Steve Morse est un modèle du genre, comme pour la plupart des interventions du maître.
Néanmoins des petits défauts subsistent, quelques longueurs, des passages un peu moins inspirés et le principal à mes yeux, un premier album un peu trop polychrome. Espérons toutefois que "Flying Colors" ne reste pas le projet d'un jour et que les musiciens auront le désir de poursuivre l'aventure.
Extrait : Kayla
Extrait : Infinite Fire
vendredi 06 avril 2012
JOE BONAMASSA - Dust Bowl (2011)
Joe Bonamassa est un maître du blues, un virtuose de la
guitare qui possède une grande voix et fait preuve d'une terrible
sensibilité. Agé de seulement 34 ans, il sort un magnifique dixième opus
solo aux multiples facettes mélant compositions originales et reprises.
Il faut dire que nous avons affaire à un surdoué. Pensez qu'à seulement
12 ans il faisait la première partie de B.B. King.
"Dust Bowl" est un voyage blues / rock à travers les vastes plaines des States, avec des titres tous très différents les uns des autres. L'album démarre comme un vieux train du far-west "Slow Train" pour s'emballer ensuite en un blues intense. "Dust Bowl" déboule avec son groove irrésistible, un hit en puissance. Se succèdent d'autres compositions intéressantes au rang desquelles "Black Lung Heartache" avec sa couleur Irlandaise mêlée à un gros son, "The Last Matador Of Bayonne" genre Gary Moore dialogant avec une trompette, le très électrique et enlevé "The Whale That Swallowed Jonah" avec ses sonorités très Claptonnienne. Ensuite, il y a les deux superbes reprises heavy très réussies que sont "Heartbreaker" des Free (avec Glenn Hughes) et "Prisoner" de Barbara Streisand. Formidables également ces deux morceaux très profonds que sont "The Meaning Of The Blues" et "No Love On The Street" où les doigts de Joe triturent des chorus incisifs, rapides et mélodieux. Beth Hart, avec laquelle il vient de sortir un album, s'y invite dans les choeurs. Cotés traditionnel, citons le très Sudiste "Tenessee Plates" avec John Hiatt au chant, "You Better Watch Yourself" chaud et électrique, et "Sweet Rowena" avec le chanteur de country Vince Gill.
"Dust Bowl" est indispensable à tout amateur de blues qui se respecte et plaira à ceux que le blues trop traditionnel fait bailler au bout de 3 morceaux. Joe Bonamassa prouve que le style n'est pas moribond et qu'on peut encore aujourd'hui proposer des disques captivants dans ce domaine.
Line-up : Joe Bonamassa : guitars, vocals - Carmine Rojas : bass - Rick Melick : organ - Anton Fig : drums.
Guests : John Hiatt : vocals (3) - Vince Gill : guitars (3, 11) - Tony Cedras : trumpet (7) - Glenn Hughes : vocals (8) - Beth Hart : vocals (9).
Egalement à écouter : Joe Bonamassa - Black Rock (2010) / Beth Hart & Joe Bonamassa - Don't Explain (2011).
Extrait : Dust Bowl
Extrait : No Love On The Street