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vendredi 21 octobre 2011

YES - Fly From Here (2011)

Cover YES sort un nouvel album? La surprise est de taille surtout que ce groupe majeur du rock progressif nous livre ici un disque inespéré après un silence d'une dizaine d'années. Si le line-up de YES a toujours été volatile, c'est avec une formation proche de l'album "Drama" (1980) que les anglais reviennent sur le devant de la scène. On retrouve donc Steve Howe (guitare), Chris Squire (basse), Alan White (batterie), Geoff Downes (claviers) et un petit nouveau le chanteur canadien Benoit David (MYSTERY). "Drama" était le seul album de YES sans Jon Anderson au chant. Il y en a désormais un second. Le tout est produit par Trevor Horn, un ancien de la maison mais aussi compositeur avec Geoff Downes du tubuesque "Video Killed The Radio Star" (BUGGLES). A noter également à son crédit une participation vocale et un grand rôle dans la composition de la majorité des morceaux de cet opus.

Autre point commun, le titre éponyme de cette nouvelle galette, découpée en 6 parties et dont le cœur est formé des deux sections créées à l'époque pour les BUGGLES, date de l'époque "Drama", il n'avait jamais été enregistré. Chris Squire et Trevor Horn ont donc décidé de se retrouver en studio pour que ce morceau soit retravaillé. La version livrée ici s'étire sur 24 minutes. Elle est naturellement bien plus complexe, avec des orchestrations fouillées, des rythmiques syncopées, et un Benoit David franchement à la hauteur. Les différentes périodes du groupe semblent s’être données rendez-vous sur ce long fleuve tranquille. Bref, le grand YES est présent et bien présent.

La suite va du folk joliment vintage de "The Man You Always Wanted Me To Be" au dramatisant "Life on a Film Set" en passant par la ballade élégante "Hour of Need", le versant acoustique donne la part belle à la guitare volubile de Steve Howe rarement mis en avant avec autant d’applomb. Enfin "Into The Storm" vient clore l'album, c'est une superbe composition, rythmée, plaisante, totalement dans l'atmosphère typique du groupe.

Album inespéré "Fly From Here" se révèle comme une excellente surprise, une invitation au plaisir, à la bonne humeur, au bien-être. Une œuvre agréable, variée, inspirée et de surcroît parfaitement produite, suffisamment complexe pour satisfaire les irréductibles du groupe, mais largement plus abordable que certaines de ses productions antérieures, il devrait plaire au plus grand nombre.

Egalement à écouter : Drama (1980) - 90125 (1983) avec le fameux "Owner of a lonely heart".

Extrait : Fly From Here

Ecrit par Patrice à 9:11 AM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:39 PM
Categories: Rock Progressif

samedi 08 octobre 2011

THE LEISURE SOCIETY - Into The Murky Water (2011)

Cover Les britanniques savent définitivement y faire lorsqu'il s'agit de pop folk à l'ancienne. Deux ans après leur premier album les anglais de The Leisure Society reviennent nous livrer leur nouvel opus, dépoussièrant le folk, le rendant aérien. Instruments divers et variés, voix cristallines et ambiances enlevées leur réussissent bien, on ne peux le nier. Ici, les voix de Nick Hemming et Chris Hardy s'entremêlent aux notes de violons et aux airs de flûte avec une fluidité parfaite.

"Into The Murky Water" est un disque orchestral et poétique qui s'ouvre sur une première plage éponyme sur laquelle prend place une voix avenante et des arrangements printaniers qui se retrouvent mis en valeur par une orchestration savamment mise en place. Le voyage vers une légèreté insoupçonnée et une humeur guillerette se poursuit avec "Dust On The Dancefloor". Un peu plus loin, "You Could Keep Me Talking" incorpore des cordes qui font penser à la période dorée de The Divine Comedy. La guitare, normalement acoustique, se fait électrique le temps de "This Phantom Life", apportant un peu de force en ce milieu d'album, le temps de nous sortir de cet espèce de rêve éveillé dans lequel les anglais nous avaient entraînés. Mention également à l'excellent "The Hungry Years" qui arrive progressivement à maturité grâce à un travail soigné de composition.

Cela dit, The Leisure Society n'est pas pour autant devenu un groupe pop, malgré une accessibilité évidente qui tranche avec leur passé. Imprégnons-nous par exemple de l'émotion palpable qui transpire d'"Our Hearts Burn Like Damp Matches" ou de la beauté des instruments classiques qui illuminent "Although We All Are Lost" et "I Shall Forever Remain An Amateur", certainement le titre clé de cet album grâce à cet air de flûte guilleret tranchant délicieusement dans le ton mélancolique de Nick. Au sein d'une même chanson, diverses ambiances s'affrontent, mais toujours avec délicatesse, prouvant une fois encore la force de composition du groupe et faisant de ces nouveaux titres de véritables petites perles.

The Leisure Society fait frissonner nos oreilles de plaisir en servant ici un bon moment de détente, délicieusement rétro. Un album à écouter un verre à la main.

Egalement à écouter : The Sleeper (2009).

Extrait : You Could Keep Me Talking

Extrait : I Shall Forever Remain An Amateur

Ecrit par Patrice à 2:39 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 10:02 PM
Categories: Folk