« décembre 2011 | Accueil | octobre 2011 »
lundi 28 novembre 2011
SUSANNE ABBUEHL - Compass (2006) - April (2001)
De tous les disques écoutés ces dernières semaines, c'est
incontestablement ceux de Susanne Abbuehl qui m'ont le plus
marqué. Une fois n'est pas coutume je vais vous parler de deux
enregistrements terriblement singuliers et atypiques, "April"
paru en 2001 et "Compass" édité en 2006.
Leurs traits communs : un style minimaliste, un rythme ralenti jusqu’à en être quasiment réduit à néant, des silences omniprésents qui permettent à l’âme musicale du disque de pénétrer un peu plus profondément le cœur de l’auditeur. Musique atypique comme le parcours de cette chanteuse suisse allemande née en 1970, ayant commencée à jouer de la harpe et de la musique baroque avant de partir à Los Angeles et de revenir terminer ses études musicales au Pays-Bas. Par la suite elle s'est rendue plusieurs fois en Inde pour y étudier le chant indien classique.
Si "April", une véritable perle saluée par la critique internationale, est un patchwork de chants indiens, de poèmes d’E.E Cummings et de morceaux de Carla Bley, un tourbillon d’émotions et de sons tout en retenue, "Compass" est d'une plus grande unité artistique qui nous balade entre jazz et folk songs, du côté de chez Joyce, Berio, Sun Ra, Chick Corea, Feng Meng-Lung un poète de la dynastie Ming.
Son répertoire est déjà une affirmation de son originalité. Le tout est servi par un chant, à l’écart de tout éclat mais ô combien brillant, magnifiquement mis en valeur par le piano onirique de Wolfert Brederode, les clarinettes hypnotiques de Christof May et Michel Portal (uniquement sur "Compass") et les sensuelles percussions de Lucas Niggli.
Il faut prendre le temps d’écouter et réécouter ces éloges de la lenteur qui ne sont pas à recommander aux gens pressés. Des odes à la liberté musicale à écouter devant un feu de cheminée, un espace où le temps n’est plus une contrainte.
Extrait : Yes Is A Pleasant Country
Extrait : Sea, Sea