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dimanche 03 juin 2012
NDIDI O - The Escape (2011)
Ndidi O (Onukwulu de son vrai nom) est une chanteuse
d'origine canadienne, fille d'un batteur Nigérian et d'une danseuse. Sa
voie rauque et sa musique absolument inclassable, une fusion de blues,
folk, gospel, soul et jazz, m'avaient déjà séduit en 2009 à l'occasion
de la sortie de son premier disque européen, une compilation de "No,
I never" (2006) et "The Contradictor"
(2008) deux galettes qui n’ont pas franchi les frontières de sa terre
natale. Avec "The Escape" cette jeune femme encore
méconnue a livré un des meilleurs disques de l'année 2011.
Ce nouvel album est aussi frais et entraînant que "Move Together", son prédécesseur. La chanteuse (et guitariste) a mis les petits plats dans les grands en faisant de la musique le langage de ses émotions, évoquant ses envies et ses déceptions dans les registres évoqués ci avant. D'entrée la Canadienne envoûte avec "The Whisper", premier extrait de "The Escape", une fuite enthousiasmante. Elle réussit une fois encore à convaincre avec "On The Metro" dont le clip a été tourné en noir et blanc dans les rues de la capitale française où elle vient de s'installer.
Tout au long des 12 plages qui composent cette échappée, Ndidi privilégie les climats plus acoustiques et un tantinet plus jazzy mettant en valeur sa voix, une sorte de compromis entre douceur et gravité. Elle revisite tout un patrimoine musical allant de la country/folk au jazz avec une dose de blues "Old Road". Une des grandes réussites du disque "Waiting For a Sign" offre un profil différent, bénéficiant d’une attaque plus rockabilly. En dehors de ce petit coup de sang, on pourrait parler de disque d’ambiance associant titres rythmés "Heart Of Steal", "The Escape" et beauté feutrée sans à-coups ni aspérité "Kissing On a Bridge", Little Dream", "It Isn't You". Une sorte de disque apaisé, mélodique, parfait pour une écoute estivale et nocturne, qui rappelle les grandes heures de Norah Jones ou Katie Melua.
Egalement à écouter : Move Together (2009).
Extrait : On The Metro
Extrait : Crossing The Line
Extrait : Little Dream
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:20 PM
Categories: Blues, Folk, Jazz Vocal
vendredi 06 avril 2012
JOE BONAMASSA - Dust Bowl (2011)
Joe Bonamassa est un maître du blues, un virtuose de la
guitare qui possède une grande voix et fait preuve d'une terrible
sensibilité. Agé de seulement 34 ans, il sort un magnifique dixième opus
solo aux multiples facettes mélant compositions originales et reprises.
Il faut dire que nous avons affaire à un surdoué. Pensez qu'à seulement
12 ans il faisait la première partie de B.B. King.
"Dust Bowl" est un voyage blues / rock à travers les vastes plaines des States, avec des titres tous très différents les uns des autres. L'album démarre comme un vieux train du far-west "Slow Train" pour s'emballer ensuite en un blues intense. "Dust Bowl" déboule avec son groove irrésistible, un hit en puissance. Se succèdent d'autres compositions intéressantes au rang desquelles "Black Lung Heartache" avec sa couleur Irlandaise mêlée à un gros son, "The Last Matador Of Bayonne" genre Gary Moore dialogant avec une trompette, le très électrique et enlevé "The Whale That Swallowed Jonah" avec ses sonorités très Claptonnienne. Ensuite, il y a les deux superbes reprises heavy très réussies que sont "Heartbreaker" des Free (avec Glenn Hughes) et "Prisoner" de Barbara Streisand. Formidables également ces deux morceaux très profonds que sont "The Meaning Of The Blues" et "No Love On The Street" où les doigts de Joe triturent des chorus incisifs, rapides et mélodieux. Beth Hart, avec laquelle il vient de sortir un album, s'y invite dans les choeurs. Cotés traditionnel, citons le très Sudiste "Tenessee Plates" avec John Hiatt au chant, "You Better Watch Yourself" chaud et électrique, et "Sweet Rowena" avec le chanteur de country Vince Gill.
"Dust Bowl" est indispensable à tout amateur de blues qui se respecte et plaira à ceux que le blues trop traditionnel fait bailler au bout de 3 morceaux. Joe Bonamassa prouve que le style n'est pas moribond et qu'on peut encore aujourd'hui proposer des disques captivants dans ce domaine.
Line-up : Joe Bonamassa : guitars, vocals - Carmine Rojas : bass - Rick Melick : organ - Anton Fig : drums.
Guests : John Hiatt : vocals (3) - Vince Gill : guitars (3, 11) - Tony Cedras : trumpet (7) - Glenn Hughes : vocals (8) - Beth Hart : vocals (9).
Egalement à écouter : Joe Bonamassa - Black Rock (2010) / Beth Hart & Joe Bonamassa - Don't Explain (2011).
Extrait : Dust Bowl
Extrait : No Love On The Street
dimanche 13 juin 2010
JOANNE SHAW TAYLOR / White Sugar (2009)
Encore sous le charme du fabuleux concert d'Ana Popovic au Jazz and
Blues Festival de Léognan, voici un autre phénomène de la scène
blues-rock au féminin. Joanne Shaw Taylor est une jeune anglaise née en
1985 au style énergique et percutant, nourri à la sève de ses idoles
Albert Collins et Steve Ray Vaughan, porté par un gros son de guitare et
une voix enrouée idéalement taillée pour le blues.
Découverte par Dave Stewart alors qu'elle avait 16 ans, l'ex-Eurythmics dira d'elle : "Cette jeune Anglaise joue de la guitare avec une fougue et une passion qui m'ont fait dresser les cheveux sur la tête…"
Une guitariste avec un feeling monstre, des solos plus que séduisants à faire rougir bien des bluesmen. Un renouveau prometteur dans le blues contemporain à tendance rock.
Exceptionnellement deux morceaux en écoute plus une vidéo en cliquant sur l'image.
Extrait : Going Home
Extrait : Blackest Day
samedi 22 mai 2010
ANA POPOVIC / Blind For Love (2009)
Ana Popovic est une guitariste virtuose et chanteuse de blues né à
Belgrade (ex Yougoslovie) en 1976. Ses compositions, son chant, son jeu
de guitare et sa plastique sont à l'unissons, à savoir superbe. Mais
vous qui visitez régulièrement ce blog vous savez que ce que j'apprécie
tout particulièrement dans la musique ce sont les influences multiples
dans l'oeuvre d'un artiste et celle d'Ana ne déroge pas à la règle. Si
le blues constitue l'épine dorsale de ses compositions, elle n'hésite
pas à y introduire du rock, du jazz, de la soul et même du reggae comme
avec "Between our worlds" sur l'album Still making
history.
Son blues est frais, subtil, ouvert aux autres genres donc et prend toute sa valeur sur scène où elle déborde de spontanéité et d’énergie. Sa technique guitaristique est impressionnante ce qui lui vaut d'être surnommée la Jimi Hendrix au féminin dans les milieux professionnels. Un aperçu ? Comme vous en avez l'habitude désormais, il suffit de cliquer sur l'image pour accéder à un bonus. Ici c'est la vidéo de "My Man" issue du concert à Amsterdam, jubilatoire non ?
Si je profite de son dernier album pour vous parler d'elle, ce n'est pas pour autant mon préféré. Je lui trouve un côté "grand public", voir pop comme sur le titre éponyme, auquel j'ai du mal à souscrire pleinement. Je ne saurais plutôt vous orienter vers Comfort to the soul plus à même de montrer le talent de la belle ou bien vers Still making history pour le pluralisme des compositions.
Pour conclure, Ana Popović est une véritable anomalie de la scène du blues à écouter et à voir sur scène : pourquoi pas au Jazz & Blues Festival de Léognan en Juin.
Egalement à écouter : Comfort to the soul (2003) - Ana! Live in Amsterdam (2005) - Still making history (2007)
Extrait : Wrong Woman