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lundi 28 mars 2022

AVISHAI COHEN - Two Roses (2021)

Cover Avec "Two Roses", le contrebassiste israélien Avishai Cohen fusionne jazz et musique symphonique. Entouré de son trio jazz et de l’Orchestre Symphonique de Göteborg, le musicien allie la dynamique du jazz et l’expression symphonique qui enrichit la palette de couleurs de ses compositions. Projet ambitieux et abouti, "Two Roses" restitue en effet un bel équilibre entre la puissance de l’orchestre symphonique, la dynamique du jazz et la voix du leader.

Ce n’est pas tant le fait que ce soit un disque accompagné par un orchestre symphonique qui donne à cet album toute son aura et à la musique d'Avishai Cohen un caractère consécratoire, c’est davantage la qualité des détails qui y sont dissimulés. Car l’ensemble symphonique aurait pu noyer la virtuosité de Mark Guiliana et d’Elchin Shirinov pour ne laisser paraître qu’un bloc lumineux mais il n'en est rien. Pour preuve le solo de batterie de Mark Guiliana dans "Emotional strorm", un vrai régal. Ou encore dans le titre éponyme, dans lequel Elchin Shirinov est magistral. Et si vous êtes de nature à vous abandonner à l’enivrement de la beauté, alors plongez dans des pistes comme "Song for my brother", "Alon Basela" ou "Morenika".

Line-up : Avishai Cohen (vocals, acoustic bass, electric bass, minimoog synthesizer) - Elchin Shirinov (piano) - Mark Giuliana (drums) - Alexander Hanson (orchestra conductor) - Göteborg Symphony Orchestra.

Extrait : Two Roses (Shnei Shoshanim)

Extrait : When I'm Falling

Ecrit par Patrice à 11:30 AM
Modifié le : jeudi 05 mai 2022 4:55 PM
Categories: Jazz

samedi 16 novembre 2019

URIEL HERMAN - Face to Face (2019)

Cover Pianiste et compositeur de musique classique, diplômé de l’Académie de Jérusalem, Uriel Herman surprend par sa façon unique de fusionner les styles. Avec une incroyable virtuosité, il distille un jazz teinté de rock, de classique, de sonorités klezmer, passant avec un égal bonheur d’une composition originale à un morceau tiré du patrimoine musical israélien ou à une reprise de David Bowie "The man who sold the world" ou de Nirvana "Smells like teen spirit" très éloignées des versions originales, ne gardant ici et là qu'une courte ligne mélodique. Ce lien étroit entre ses racines (musique classique) et l’ouverture sur d’autres répertoires tels que la pop, le rock, « l'israélo sound », définissent un nouveau territoire musical où Uriel Herman excelle.

L'approche plus orientaliste de sa musique fait parfois penser à certains travaux de Keith Jarret ou bien grâce au saxophone et à l'apport de la trompette à ceux de son compatriote John Zorn. Mais Uriel Herman, c’est une autre fougue, une autre approche de l’influence Pop Rock, un toucher délicat, précis, incisif. La mélodie, bien sûr, toujours là, qui vous emmène à la danse, à la contemplation, aux rythmes d’un univers qui vous parait très vite familier et envoûtant.

La démontration fort inspirée de "Face to Face", album sorti sur le Label LABORIE Jazz en début d'année, nous montre qu'il est temps de découvrir plus amplement le travail d'Uriel Herman pour sa modernité et la complexité qui lui sciée.

Cette approche singulière et moderne de la musique, renforcée par la fougue et la dextérité des musiciens qui l’accompagnent, font d’Uriel Herman un des pianistes les plus excitants de la scène actuelle à tel point que son quartet est considèré comme le plus mémorable de la jeune génération de jazzmen. Un coup de cœur et une découverte incontournable.

Line-up : Uriel Herman (piano) - Uriel Weinberger (flûtes, clarinettes, saxophones) - Avri Borochov (contrebasse, oud) - Haim Peskof (batterie).

Invités : Daniel Krief (voix) - Yehuda Shuki Shveiky (voix, guitare) - Aviv Bahar (voix, kopuz, guitare électrique) - Arthur Krasnobaev (trompettes) - Itan Bar-Lavi (guitare électrique) - Maayan Doari (cajon).

Extrait : Shva Esre

Extrait : Winter Light

Ecrit par Patrice à 1:38 PM
Categories: Jazz

dimanche 24 février 2019

CLOVER TRIO - Harvest (2018)

Cover Voilà un album à écouter absolument. "Harvest" est le premier album d'un trio de musiciens confirmés, le Clover Trio, dans cette formule du trio guitare, orgue et batterie presque ancestrale, qui a permis d'écrire de si beaux chapitres de l'histoire du jazz, des plus swingants aux plus fiévreux.

Le Clover Trio puise son inspiration dans des influences jazz, pop et rock. Il mise avant tout sur l'élégance, l'équilibre quasi parfait entre chaque instrument, et en portant une importance particulière au son. Le toucher sophistiqué, fluide et puissant de Damien Argentieri (orgue) fusionne avec le jeu subtil de Sébastien Lanson (guitare), empreint de l’esprit de clarté de la côte ouest des Etats-Unis où il a passé dix ans. Sur ce dialogue complice plane le groove naturel de Benoist Raffin (batterie) qui fait de son art une aventure insolite.

De la rencontre entre ces personnalités singulières, naît un univers contemplatif, élégant et intense avec des compositions originales et des relectures de standards du jazz comme "Softly As In A Morning Sunrise" de Romberg/Hammerstein et "Played Twice" de Thelonious Monk ou de la pop comme "Isn’t She Lovely" de Stevie Wonder ou "Imagine" de John Lennon.

L’alchimie entre les trois musiciens est vraiment magique. Ils installent et jouent de cette familiarité due au groove intense qui vous saisit dès l'ouverture. "Harvest" est un bel album.

Extrait : Isle Of Mulobo Berry

Extrait : Isn't She Lovely

Ecrit par Patrice à 10:27 AM
Categories: Jazz

lundi 23 avril 2018

SNARKY PUPPY - We Like It Here (2014)

Cover Formé en 2004 à l’école de musique de l’Université du Nord du Texas, Snarky Puppy est un groupe de fusion instrumentale basé à Brooklyn, dont le leader est le compositeur, producteur et bassiste Michael League. Le terme groupe n’est d’ailleurs pas le plus adéquat puisque ce ne sont pas moins de 40 musiciens qui gravitent autour cette entité, un collectif à l’identité fortement marquée et qui a déjà séduit Erykah Badu, Snoop Dogg, Marcus Miller ou Roy Hargrove, pour jouer à leur côté. Une réelle fusion des genres, des influences, mais aussi des énergies. Jazz, funk, soul et rock ; cuivres, orgues, percussions, guitares électriques… autant d’éléments qui donnent une incroyable densité et une richesse d’atmosphères à cet ensemble massif.

Focus sur leur huitième album "We Like It Here" enregistré et filmé live dans un studio aux Pays-Bas et devant un public réduit mélangé à une vingtaine de musiciens (je ne peux que vous conseiller d'aller le regarder sur YouTube, trouvable dans son intégralité). Un disque qui transpire l’urgence, la fraîcheur, la virtuosité et nous montre le groupe au moment le plus exploratoire de leur carrière, autant dans le domaine de la composition que de l'improvisation. A titre d'exemple regardez la vidéo de l'incroyable solo de Cory Henry (pianiste, organiste) dans "Lingus". Plus de quatorze millions de vues sur YouTube : au XXIe siècle un solo de synthétiseur peut donc encore faire chavirer les foules.

Egalement à écouter "Culcha Vulcha" publié en 2016 qui a reçu le Grammy Award du meilleur album instrumental contemporain.

Extrait : Shofukan

Extrait : Sleeper

Ecrit par Patrice à 10:34 PM
Categories: Jazz

samedi 24 août 2013

OMAR SOSA - Eggun (2013)

Cover Omar Sosa est un pianiste cubain virtuose aux notes plein les doigts. Ce disque est à l’origine une commande de 2009 du festival de Barcelone pour célébrer le cinquantenaire du "Kind of Blue" de Miles Davis dont la popularité n'a fait que croître depuis cinquante ans. Et il y a du Miles Davis, indéniablement, ne serait-ce que dans la trompette ou le bugle de l'Allemand Joo Kraus qui se mêle aux effluves latines envoyées par les compagnons d'Omar Sosa tandis que les saxophones, clarinette et flûte de Peter Apfelbaum et de Leandro Saint-Hill bercent avec sensualité le rythme des claves. Puisque nous en sommes à évoquer les musiciens qui accompagnent Omar Sosa sur ce projet, citons Pedro Martinez, John Santos et Gustavo Ovalles aux percussions, Marque Gilmore à la batterie, Childo Tomas à la basse et les guitaristes Lionel Loueke et Marvin Sewell sur quelques pistes.

Kind of Blue” n’est qu’un prétexte pour le pianiste cubain qui invente une toute autre musique tout en incorporant certains motifs mélodiques du chef-d’œuvre de Miles Davis. En fait, il tourne autour de son modèle sans ployer sous le poids de la révérence ni s'engluer dans le conformisme d'une lecture fidèle. Très réussi, son disque atypique révèle un compositeur arrangeur très inspiré. Le pianiste économise ici ses notes, pratique un jeu modal lui permettant de poser de belles couleurs sur une musique lumineuse et planante, bâtie sur des rythmes caribéens de sa conception, ramenant le jazz à ses origines africaines.

La richesse instrumentale qui inonde les plages, au nombre desquelles le sensuel "Alejet" dont l’introduction reste un démarquage habile de "So What" et le doux "Madre Mia", ne se départit jamais de lignes harmoniques ou de phrases dont l'évidence apparaît instantanément. "El Alba" déploie sa mélodie féérique sur un tapis sonore percussif tandis que l'ouvrage, cubain en diable dans le diptyque "Angustiado" et "Rumba Connection" ou africain d'origine dans "So All Freddie", revient par moments à l'exercice (la reprise de "Alternativo Sketches") pour mieux affirmer sa différence.

Les multiples détours pris par "Eggun" sont à l'image des voyages au long cours entrepris depuis son illustre aîné. Une ferveur incroyable se dégage de cet album car la musique d’Omar Sosa est très profonde, presque mystique et habitée par les lointains souvenirs fantasmés de l’Afrique des origines. Cet opus ne s’écoute pas d’une oreille distraite et personne n'en sort vraiment indemne. En même temps ce n'est que de la musique.

Extrait : Alejet

Extrait : So All Freddie

Extrait : Angustiado

Ecrit par Patrice à 5:09 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 2:07 PM
Categories: Jazz

jeudi 09 mai 2013

CELINE BONACINA TRIO - Open Heart (2013)

Cover Céline Bonacina est une sorte de funambule céleste qui a jeté son dévolu sur un instrument rare et peu banal au son chaud et grave, le saxophone baryton. Mais sa singularité est ailleurs que dans l’instrument : elle est dans son cœur de musicienne ouverte à tous les chants. Son troisième disque "Open Heart" est un album frais et authentique, aux sonorités riches à l'image de ses voyages entre métropole, Océan Indien et Afrique.

Après deux albums couverts d'éloges "Vue d'en Haut" (2005) et "Way of Life" (2010), "Open Heart" est moins immédiat que son prédécesseur qui nous avait plongé dans un bain funky des plus réjouissant, remember "Zig-Zag Blues" ou "Wake Up". Ce troisième opus part à l'aventure du côté d'un jazz aux multiples reflets, tour à tour tribal (la jungle de "Wild World", les dunes venteuses de "Desert" sur lequel Céline trompe son baryton préféré avec un beau soprano), cool ("Bayrum" avec un vibraphone aérien et percussif, le lunaire "Pierrot", la très belle mélodie rêveuse de "Watch Your Step"), cérébral ("Souffle d'un songe" inspiré de la première Gymnopédie d’Erik Satie, "So Close So Far" avec une superbe intro évanescente, une super ligne de basse, une mélodie d’une douceur infinie et la voix surnaturelle de Himiko Paganotti) et touchant au sublime dans les numéros de lévitation vocales de "Circle Dance" et "Snap The Slap", telles des incantations divines.

La tonalité grave de l'instrument lui permet de jouer avec les contrastes et de nuancer sa profondeur avec le timbre cristallin du vibraphone ou du glockenspiel tenu par Pascal Schumacher ou les vocalises célestes de Himiko Paganotti notamment entendue sur le "Song of Freedom" du guitariste Nguyên Lê qui est d'ailleurs le directeur artistique de l'album. La basse électrique de Kevin Reveyrand, la batterie de son fidèle partenaire Harry Ratsimbazafy et les percussions de l'invité de marque Mino Cinelu complètent le tableau d'un album placé sous le signe de l'inventivité et du bonheur autour de compositions fort bien troussées et d'une grande liberté.

Sur "Open Heart", Céline Bonacina interprète un jazz aéré, d’une grande richesse sonore par l’utilisation intelligente du re-recording, technique qu'elle utilise également sur scène. Bien entourée, elle sait installer des mélodies simples aux atmosphères parfois étranges avec des vocalises qui font contrechant au développement instrumental en les soulignant, quand elles ne l’enflamment pas comme dans le final de "Desert".

Line-up : Céline Bonacina (saxophones baryton et soprano) - Kevin Reveyrand (basse) - Harry Ratsimbazafy (batterie)

Invités : Himiko Paganotti (voix) - Pascal Schumacher (vibraphone et glockenspiel) - Mino Cinelu (percussion) // Bonus track : Michael Wollny (piano) - Lars Danilsson (basse)

Extrait : Circle Dance

Extrait : Watch Your Step

Extrait : So Close So Far

Ecrit par Patrice à 10:28 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 2:15 PM
Categories: Jazz

mercredi 31 octobre 2012

CHRISTIAN SCOTT - Christian Atunde Adjuah (2012)

Cover Après son dernier album "Yesterday You Said Tomorrow", plébiscité par la critique et classé disque de l'année 2010 par certains, le trompettiste Christian Scott revient sur le devant de la scène avec un ouvrage monumental, un double-album tout à fait remarquable qui rassemble 23 compositions originales, soit près de 2 heures de musique. Laissons de côté la mégalomanie du jeune homme (29 ans - il se fait désormais appeler Christian Atunde Adjuah, un nouveau nom censé revendiquer un manifeste identitaire, celui d’un indien noir de la Nouvelle Orléans) pour se concentrer sur la musique.

Dans ses notes de pochette, Christian Scott écrit que l'on entendra sur cet album "un déploiement du jazz et non son remplacement". Il est vrai qu'il redéfinit la carte du jazz en embrassant la tradition avec sa propre vision de la modernité où l’acoustique se marie à l’électro dans une sorte de grandiloquence. Impressionnant, le trompettiste l’est par son jeu. Il fait étalage d’une spectaculaire technique. Certainement l’un des meilleur trompettiste du monde.

Dans le premier disque, la trompette occupe une large place au sein d’une instrumentation qui la met presque constamment en valeur. Insolent, tendre, fiévreux, Scott séduit par un jeu cuivré aussi puissant que lyrique. Influencé par le rock, le funk et le hip-hop, son jazz repose sur des inventions rythmiques, des métriques inattendues qui place le groove au cœur de sa musique. Guitare et piano participent à cette mise en rythme et prennent peu de chorus.

Dans le second, guitare, piano et invités se font davantage entendre. La guitare sur "The Berlin Patient", l’un des titres les plus rock de ce répertoire, sur "Jihad Joe" et "Bartlett". Le piano sur le funky "Alkebu Lan", très présent dans "Liar Liar", "Bartlett", "I Do", pièce lente et majestueuse composée par Scott à l’occasion de ses fiançailles et dans laquelle le saxophone ténor de Kenneth Whalum III assure de magnifiques contre-chants et le dernier morceau de l'album, la magnifique "Cara", une pièce modale lente, limpide, lumineuse composée par Scott pour sa mère, la conversation pudique et tendre de deux instruments inspirés.

Christian Scott signe ici une œuvre personnelle et riche. Une certaine spiritualité qui peut ne pas émouvoir mais qui fascine de bout en bout pour celui qui se donne le temps d'écouter ce double album fleuve.

Line-up : Christian Scott (trumpet) - Matthew Stevens (guitar) - Lawrence Fields (piano) - Kristopher Keith Funn (bass) - Jamire Williams (drums).

Guests : Kenneth Whalum III (tenor sax) - Corey King (trombone) - Louis Fouche (alto sax).

Extrait : New New Orleans

Extrait : Danziger

Extrait : The Berlin Patient

Ecrit par Patrice à 12:22 AM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:13 PM
Categories: Jazz

dimanche 30 septembre 2012

PAT METHENY - Unity Band (2012)

Cover Retour de Pat Metheny à un format jazz plus classique, avec ce quartet composé du saxophoniste ténor (et clarinettiste basse) le plus excitant de l'heure Chris Potter, du jeune contrebassiste très actif Ben Williams et du batteur Antonio Sanchez, son compagnon favori pour ses trips jazz. Avec ce 46 ème disque sous son nom, c'est la première fois depuis la sortie en 1980 de "80/81" que le guitariste enregistre avec un saxophoniste.

"Unity Band" est un album brillant qui délivre un véritable foisonnement harmonique, sautillant sans respect aucun des étiquettes. Le guitariste y déploie avec aisance toute sa palette, électrique, acoustique (à la guitare harpe Pikasso 42 cordes, 4 manches conçue pour lui) et synthétique. Il nous confronte à ses différentes sources d’inspiration au travers de neuf nouvelles compositions séduisantes, complexes, parfois émouvantes, tantôt brésilienne, tantôt folk, tantôt strictly jazz et groovy, ce qui est sa marque de fabrique.

Pour mener à bien son projet, il peut compter sur la solidité éprouvée de sa cellule rythmique, et surtout sur la brillance du jeu de Chris Potter, jamais pris en défaut d’inspiration ni d’engagement physique dans le travail du groupe. Pat Metheny, de son côté, crée la fluidité par son phrasé et installe à tout moment sa petite lumière par son attachement à des mélodies qui nous sont devenues presque familières.

La machine tourne à merveille, et les impuretés ne sont pas de mise. Le quartet trouve les clés de l'épanouissement et marque sa volonté de livrer une musique aboutie. Par-dessus tout, c’est bien Chris Potter le vrai détenteur du pouvoir de séduction, par sa verve, sa faculté d’habiter chaque note et d'insuffler de la vie dans une musique qui, sans lui, serait peut-être un peu trop lisse et distante. Grâce à lui, on se dit que Pat Metheny a eu bien raison de ne plus bouder le saxophone après tant d’années.

Egalement à écouter : Still Live Talking (1987) - Secret Story (1992) - Imaginary Day (1997) - We Live Here (2005) - Orchestrion (2010).

Extrait : New Year

Extrait : Signals

Extrait : Breakdealer

Ecrit par Patrice à 1:47 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:14 PM
Categories: Jazz

mercredi 20 juin 2012

LARS DANIELSSON - Liberetto (2012)

Cover En ce début d'année, le bonheur en jazz nous est venu du froid et plus exactement de Suède. En vérité ce disque illustre parfaitement le jazz européen d’aujourd’hui. Ce magnifique album est le fruit de la rencontre entre le suédois Lars Danielsson à la basse et au violoncelle qui a joué et enregistré avec John Scofield, Jack DeJohnette, Mike Stern, Charles Lloyd, Terri Lyne Carrington, Leszek Możdżer (cf. la vidéo), Alex Acuña, John Abercrombie, Bill Evans, Kenny Wheeler, Rick Margitza et Niels Lan Doky pour n'en citer que quelques uns, le trompettiste norvégien Arve Henriksen, le suédois Magnus Östrom aux baguettes, batteur du regretté E.S.T. ce groupe de jazz suedois devenu mythique décapité alors qu'il était au zénith de son art et de sa popularité, l’anglais John Parricelli à la guitare et le pianiste virtuose arménien Tigran Hamasyan.

L'inspiration mélodique et l'invention permanente sont remarquables tout au long d'un album qui tend par moment vers un jazz de chambre libéré de toute contrainte stylistique. On oscille, avec cohérence et sens de la structure, entre le jazz, le classique, le folk et l'improvisation libre. Avec ses jolies ballades oscillant entre gaieté et mélancolie, "Liberetto" nous immerge dans un folklore intégrant les modes orientaux de Tigran, dont la retenue est exemplaire, à l’écriture imprégnée de tradition suédoise de Danielsson. Une réelle complicité entre les deux musiciens transparait, leur dialogue est fluide et intense, leur musique spontanée et naturelle.

Il faut également mentionner l'apport artistique des autres musiciens et notamment de Magnus Östrom, le batteur orphelin de E.S.T. qui, par son jeu de balais incisif, sublime des mélodies pop sculptées dans un matériau musical typiquement nordique. Sur le titre "Svensk Lat", qui étonnamment a été composé par Tigran, on retrouve la même pulsation, vitale et énergique, que sur certains titres du trio le plus célèbre de ces vingt dernières années. La trompette d’Arve Henriksen, qui s’inscrit dans la lignée des trompettistes lyriques scandinaves et dont la réputation n’est plus à faire, électrise les paysages brumeux dépeints par le piano et la contrebasse. Le guitariste anglais John Parricelli, avec son style si subtil, est une vieille connaissance qui date du disque "Tarantella".

Le résultat est passionnant, onirique, envoûtant et nous transporte vers une musique de pure évasion. Il incarne avec éloquence la force tranquille du jazz européen. Pour les amateurs de jazz classique et raffiné.

Egalement à écouter : Tarantella (2009) - Pasodoble (2007) - Libera Me (2006).

Extrait : Liberetto

Extrait : Orange Market

Ecrit par Patrice à 11:47 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:21 PM
Categories: Jazz

vendredi 04 mai 2012

JOEY DEFRANCESCO - Never Can Say Goodbye (2010)

Cover Joey DeFrancesco n’a jamais fait grand bruit. Il a pourtant gagné cinq "DownBeat Critics Poll Award" consécutifs entre 2002 et 2006 et est considéré par les critiques et les fans comme le maitre actuel de l’orgue Hammond B-3 avec son style qui va du Soul-jazz-groovy au Hard-bop. Après une série d'albums solos invraisemblables et des collaborations mémorables avec des artistes aussi talentueux que Miles Davis, Pat Martino, Jimmy Smith, Elvin Jones, John McLaughlin et Bobby Hutcherson, Joey DeFrancesco a façonné un langage qui restera dans l’histoire du Jazz. Aucun organiste digne de ce nom aujourd’hui n’a les aptitudes techniques, la profondeur harmonique et l’autorité de ce musicien phénoménal (à part peut-être Eddy Louiss).

Cet album hommage à la musique de Michaël Jackson n'échappe pas à la règle puisqu'il a été nominé pour le Grammy Award 2011 du meilleur album de jazz contemporain, seulement battu par celui de Stanley Clarke chroniqué ici même en janvier dernier (comme quoi je ne réserve que le meilleur à vos cages à miel).

Le pari était osé de s'attaquer au répertoire du "Roi de la Pop". Pourtant Joey a réussi à faire de ces arrangements jazz des moments intenses, frais, voire amusants (Thriller), avec toujours le sentiment de l'inconnu qui survient d'une improvisation spontanée et inspirée. Des instants complexes et virtuoses mais facilement accessibles.

Si vous aimez le jazz et l'orgue Hammond, il y a de fortes chances que vous succombiez à cet enregistrement, même si vous n'êtes pas un grand fan de Michaël Jackson.

Line-up : Joey DeFrancesco (organ & trumpet) - Paul Bollenback (guitar) - Byron Landham (drums) - Pat Bianchi (keyboards) - Carmen Intorre (percussion) - Ann Fontinella (violin on "She's Out of My Life") - Annie Sciola & Samantha Auriello (background vocals).

Extrait : Beat It

Extrait : Billie Jean

Ecrit par Patrice à 12:47 AM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:26 PM
Categories: Jazz

mercredi 18 janvier 2012

STANLEY CLARKE - The Stanley Clarke Band (2010)

Cover Stanley Clarke est certainement mon bassiste préféré. En tout cas, en concert, il est celui qui m'a procuré le plus d'émotion. Peu importe qu’il joue électrique ou acoustique, Stanley reste le maître de la basse moderne. Avec "The Stanley Clarke Band" il revient à un son électro-fusion frais et moderne, différent d'à peu près tout ce qu'il a fait avant.

Il a réuni ici un groupe de jeunes talents, la pianiste Hiromi Uehara, véritable phénomène japonais qui jouait déjà dans sa formule trio avec Lenny White, le claviériste Ruslan Sirtota, improvisateur ukrainien, le guitariste Charles Altura (Alain Caron, Tigran Hamasyan) et Ronald Bruner, l'un des batteurs américains les plus prometteurs de sa génération, qui a déjà joué avec Wayne Shorter et George Duke. On trouve également des invités tel que le saxophoniste Bob Sheppard (Chick Coréa, Herbie Hancock, Steely Dan) ou Cheryl Bentyne, une transfuge du Manhattan Transfert, cf. le line-up.

Pour cet opus, élu meilleur album de jazz contemporain aux Grammy's Awards 2011, Stanley Clarke a ressorti toutes ses basses du placard. La variété du son et du jeu est un vrai bonheur. Par ailleurs, s'il est un leader incontesté, il a su laisser toute la place nécessaire aux formidables musiciens qui l'accompagne, ce qu'illustre les compositions originales des membres du band présentent sur l'album.

Dès le premier titre "Soldier", l'intro transpose le thème, la rythmique s'installe, Stanley Clarke y va de sa mélodie, puis c'est le groupe tout entier qui s'élance dans un presque rock. Si je reste quelque peu dubitatif devant certains morceaux comme "I Wanna Play for You Too" à cause de la talk box et du peu d'originalité et "How Is the Weather Up There?", d'autres comme "Fulani", "No Mystery", "Labyrinth" et "Sonny Rollins" sont des titres réussis. Enfin impossible de passer sous silence "Larry Has Traveled 11 Miles and Waited a Lifetime for the Return of Vishnu's Report" qui, comme son nom l'indique, s'inspire des groupes de jazz fusion les plus populaires des seventies.

Cela nous donne un enregistrement spectaculaire, montrant une légende au sommet absolu de son art qui ne se fourvoie plus comme autrefois, grâce à son groupe de jeunes loups qui l'ont clairement redynamisé. Hautement recommandé!

Line-up : Stanley Clarke : basses (1-2-3-4-5-6-7-8-9-10-11), talk box (4-7), vocals (1) - Ruslan Sirtota : piano (1-2-3-8-10), synthesizers (1-2-3-6-7-8-9), vocals (1) - Hiromi : piano (6-8-9-10) - Charles Altura : guitar (1-2-3-6-7-8) - Ronald Bruner Jr : drums (1-2-3-6-7-8-9-10).

Guests : Armand Sabal-Lecco : electric bass (2) - Bob Sheppard : soprano sax (8), tenor sax (10) - Felton Pilate : keyboards (4) - Rob Bacon : guitars (4-10) - Natasha Agrama : vocals (1) - Ilsey Juber : vocals (1) - Cheryl Bentyne : vocals (10) - Doug Webb : saxophone (10) - Andrew Lippman : trombone (10) - John Papenbrook : trumpet (10).

Egalement à écouter : School Day (1976) - The Bass-Ic Collection (1997).

Extrait : Soldier

Extrait : Labyrinth

Ecrit par Patrice à 10:37 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:34 PM
Categories: Jazz

dimanche 19 juin 2011

ERIC LEGNINI - The Vox (2011)

Cover Après la trilogie "Trippin", "Big Boogaloo" et enfin "Miss Soul", "The Vox" est le nouvel album du pianiste et compositeur belge Eric Legnini (piano, Fender Rhodes, Hamond B3). Un opus en rupture avec les précédents. Déjà le titre Eric Legnini & The Affro Jazz Beat donne les indices de cette inflexion artistique. Une oeuvre de groupe et une référence aux glorieuses années 70 de Tony Allen et de Herbie Hancock.

L'écoute confirme et ... surprend. D'un côté un jazz associé à un affro beat avec section de cuivres, rythmes percussifs et groove brûlant à faire danser le tabouret du piano et de l’autre, des morceaux aux airs de folk-song, qu’une voix tendrement rauque promène sur le fil d’une inspiration soul.

Cette voix est celle particulièrement sensuelle et puissante de la perle afro-américaine Krystle Warren (chant , guitare sur "Canyon Lady"). Côté musiciens on retrouve les fidèles Franck Agulhon (batterie) et Thomas Bramerie (contrebasse) associés à la guitare électrique de Da Romeo, celle de Kiala Nzavotunga sur "The Vox" et "Black President", ou encore les percussions de Okutu Moses. Sans oublier la logistique d’une section cuivres renforcée composée de Boris Pokora au saxophone ténor, à la clarinette basse, à la flûte et au sax baryton, de Julien Alour à la trompette et au flugelhorn, et de Jerry Edwards au trombone.

Si la première écoute surprend, la mise en perspective que propose cet album dans l’enchaînement calculé de ses plages dissemblables s’adopte rapidement comme une évidence. On passe d'un univers à un autre avec le plaisir de non seulement découvrir un artiste talentueux, mais aussi et surtout un monde musical où peuvent se croiser, dans un respect total, des atmosphères bien différentes. Au fil des écoutes, "The Vox" se révèle être une oeuvre singulière, cohérente, et d’une sensibilité qui la rend très attachante.

Titres sur les vidéos (cliquer sur l'image et sur le lien) : Black President - Near The House Of The Hill.

Egalement à écouter : Trippin' (2009), Big Boogaloo (2007) et Miss Soul (2005).

Extrait : Joy

Extrait : The Vox

Ecrit par Patrice à 12:56 AM
Modifié le : samedi 16 février 2019 10:07 PM
Categories: Jazz

mardi 03 mai 2011

PORTICO QUARTET - Knee-Deep In The North Sea (2011)

Cover Voici une musique atypique, débridée et étrange. Une musique intuitive qui fait référence au jazz et à la musique africaine avec les phrases répétitives de cet instrument au look rétro-futuriste ; le hang. Le hang est un instrument récent créé en Suisse entre 2000 et 2001 (il a connu depuis diverses évolutions, notamment en 2006 et 2008). Métallique, il permet plusieurs types de son, à l'image des steelpans qui l'ont inspiré. L'utilisation du hang donne à Portico Quartet une couleur unique, à mi-chemin entre le jazz et la world music ; un jazz d'avant-garde construit, insulaire et accueillant.

Tour à tour chaleureux, exubérant, hypnotique et fascinant, le Knee-deep in the North Sea de 2011 est une version remasterisée d'un des meilleurs albums jazz de 2007, incluant trois nouveaux morceaux live. Il s'agit là du premier opus de quatre jeunes musiciens londoniens, qui après avoir enregistrés aux mythiques studios Abbey Road, se sont retrouvés nominés au Mercury Prize avant de signer sur Real World, le label de Peter Gabriel.

La musique : une section rythmique solide, assuremment une des forces du groupe, avec de très belles lignes de basse. Le saxophone distille des lignes mélodiques complexes mais facilement mémorisables. Le message musical dans son ensemble n'est jamais brouillon (ce que l'on reproche aux jazzeux, quand on croit qu'ils jouent chacun de leur côté). La sonorité inhabituelle fait penser à Hadouk Trio mais avec une vitalité supérieure.

Un album qui fait voyager dans un univers particulier, tout en douceur, avec ses virages et ses lignes droites, ses montées et ses descentes, ces alternances de parties calmes et enjouées, bref, ça bouge !

Line-up : Jack Wyllie (Saxophones) - Milo Fitzpatrick (Contrebasse) - Duncan Bellamy (Batterie, Hang) - Nick Mulvey (Hang).

Titre sur la vidéo (cliquer sur l'image) : Knee-deep in the North Sea (film documentaire).

Egalement à écouter : Isla (2009)

Extrait : Cittàgazze

Ecrit par Patrice à 10:11 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 10:08 PM
Categories: Jazz

vendredi 19 novembre 2010

JOHN McLAUGHLIN / To The One (2010)

Cover J'ai toujours eu un peu de mal avec la musique de John McLaughlin, mais là chapeau bas. Avec "To The One" inspiré par le chef-d’oeuvre de Coltrane, "A Love Supreme", il signe un album magnifique salué par une partie de la presse comme étant "probablement sa création la plus aboutie depuis "Birds Of Fire" du Mahavishnu Orchestra paru en 1973".

Avec son groupe « The 4th dimension », dans lequel figure l'extraordinaire bassiste d'origine camerounaise Etienne M'Bappe découvert en ce qui me concerne en 1989 au sein du groupe de jazz-rock français Ultramarine puis au côté de Salif Keïta, Joe Zawinul, etc..., John Mc Laughlin revient à un jazz rock intense dans lequel le rythme occupe une place centrale. Au côté de ces virtuoses du manche le batteur anglais Mark Mondesir, reconnu par ses pairs comme l'un des plus grands batteurs du monde et l'étonnant claviériste et batteur anglais Gary Husband qui stimule sur quatre des six titres de l'album Mondesir sur son propre terrain.

Six titres seulement pour tout juste 40 minutes comme au temps du disque vinyle. Du concentré de virtuosité et de sensibilité dans des compositions admirablement construites avec des parties écrites et des parties improvisées parfaitement équilibrées. Le guitariste déploie ici, y compris à la guitare synthé sur "Lost and Found" et "To The One", une vélocité et une virtuosité sans pareil au service de solos inspirés.

Un opus énergique mais également profond voire spirituel, qui redonne ses lettres de noblesse au jazz fusion. Un album qui fera date.

Egalement à écouter : Etienne M'Bappe / Masiya (2004).

Extrait : Recovery

Ecrit par Patrice à 11:33 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 10:16 PM
Categories: Jazz

vendredi 04 juin 2010

MARCUS MILLER / A Night in Monte-Carlo (2010)

Cover Retour au jazz avec le dernier album de Marcus Miller enregistré en public le 29 novembre 2008 lors du Monte-Carlo Jazz Festival pour une soirée exceptionnelle. Accompagné par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo (près d'une trentaine de musiciens) et entouré de quelques pointures comme le trompettiste Roy Hargrove et le chanteur guitariste Raul Midon, il revisite son répertoire ainsi que quelques thèmes qui lui sont chers, dont ceux de Miles Davis.

Car après avoir joué avec Lenny White et David Sanborn, Marcus Miller a véritablement commencé sa carrière en rejoignant le célèbre trompettiste en 1981 pour une collaboration de près de 10 ans. Bassiste multi-instrumentiste il affectionne tout particulièrement la clarinette basse, instrument dont il joue régulièrement en concert. Je retiendrai de cette période l'album "Tutu" véritable monument du jazz moderne et grand succès de Miles Davis, qu'il a entièrement composé et produit.

Sur "A night in Monte-Carlo" il a su adapter son jeu de basse et ne pas focaliser la musique autour de son instrument comme c'est trop souvent le cas. J'en ai été personnellement témoin lors du concert de Marciac en 2005 et à moins de tomber en pâmoison devant un solo de basse de 2 heures, cela se révèle particulièrement pénible. Ici des musiciens comme Roy Hargrove sur "Amandla" et "I'm Glad There Is You" ou Raul Midon sur "State of Mind" et "Your Amazing Grace" ont toute la place pour exprimer leur talent. Le tout donne un album magnifique, classieux et très original qui comblera à la fois vos oreilles et votre discothèque.

Line up : Marcus Miller : basse, clarinette basse - Roy Hargrove : trompette - Raul Midon : chant, guitare - Alex Han : sax alto - DJ Logic : platines - Frederico Gonzales Pena : piano, claviers, percussions - Poogie Bell : batterie - Herbie Hancock : piano on 'Strange Fruit'

Egalement à écouter : M2 (2001) élu Meilleur Album de Jazz Contemporain aux Grammy Awards 2002 - Power The Essential (2006) sorte de best of.

Marcus Miller et Roy Hargrove seront chacun en quintet en concert à Marciac le 31 juillet.

Extrait : Blast!

Ecrit par Patrice à 10:40 AM
Modifié le : dimanche 17 février 2019 9:18 AM
Categories: Jazz

vendredi 14 mai 2010

TAL WILKENFELD / Transformation (2007)

Cover J'ai découvert Tal Wilkenfeld en regardant un concert de Jeff Beck au Ronnie Scott's Jazz Club (je vous conseille l'écoute de ce concert qui existe également en CD). Ce guitariste atypique de légende y était accompagné à la batterie par Vinnie Colaiuta (Frank Zappa, Chick Corea, Herbie Hancock, Sting), Jason Rebello au claviers (Wayne Shorter, Gary Burton, Brandford Marsalis, Sting) et par cette jeune bassiste alors inconnu pour moi et peut-être pour vous.

Pour vous la présenter en quelques mots, elle est née à Sydney en 1986 et devient professionnelle à 17 ans, seulement 3 ans après avoir commencé la basse. A 16 ans elle quitte son Australie natale pour les Etats-Unis, à 17 ans une firme de guitare lui offre un contrat et à 18 ans elle rejoint New-York et ses clubs de jazz. Elle joue avec des pointures comme Chick Corea, Hiram Bullock, Steve Vai, Russel Ferrante, les Allman Brothers et pas mal d'autres. En 2008 elle attire l'attention sur elle, en remportant le prix du nouveau bassiste le plus excitant du Bass Player Magazine. Elle est aujourd'hui la bassiste attitrée de Jeff Beck.

Elle enregistre Transformation en 2006, son seul disque solo à ce jour. Il est salué par la critique comme étonnant de maturité, sans démonstration gratuite ni de mise en avant exacerbée de la basse. C'est pour ma part un excellent opus de fusion comme je n'en avais plus écouté depuis longtemps. Il y a de l'énergie "BC", "Oatmeal Bandage" mais aussi beaucoup de feeling "Truth Be Told", "Table For One". Les mélodies ne sont pas oubliées ce qui fait de l'écoute de cet enregistrement un vrai instant de plaisir.

Cette bassiste est une talent-tueuse tant elle doit en désoler beaucoup avec sa technicité si précoce qui n'est pas sans rappeler un certain Jaco Pastorius. Il y a pire comme filiation.

Line-up : Tal Wilkenfeld (Basse), Wayne Krantz (Guitare), Keith Carlock (Batterie), Geoffrey Keezer (Piano), Seamus Blake (Saxophone).

Egalement à écouter : Jeff Beck / Performing this week... Live at Ronnie Scott's Jazz Club (2008) - Jeff Beck / Emotion & Commotion (2010)

Extrait : The River Of Life

Ecrit par Patrice à 1:22 AM
Modifié le : dimanche 17 février 2019 9:19 AM
Categories: Jazz