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samedi 25 juin 2016

STEVE N' SEAGULLS - Farm Machine (2015)

Cover Cette semaine est arrivé entre mes mains cet opus des plus baroques...non !..si, si...j'y crois pas !..laisse-moi te raconter. Steve N' Seagulls est un groupe Finlandais qui armé de leurs salopettes, banjo, mandoline, accordéon, contrebasse, percussions (et même enclume !) font des covers de groupe de Métal. Encore des reprises ? Pas de simples reprises mais de véritables réinterprétations avec de nombreux passages inédits. Si les paroles et les mélodies restent fidèles aux originaux, l’originalité se trouve dans le style musical adopté, un bluegrass énergique et pêchu. Et ma foi, l’ensemble fonctionne plutôt bien, ludique, souriant et frais.

Les reprises que j’ai trouvé réussies et sympathiques : "Thunderstruck" avec son banjo speedé dont l’hyper ventilation compense la démétallisation et "You Shook Me All Night Long" (AC/DC). "The Trooper" repris sur une dynamique de cavalerie particulièrement appropriée et "Run To The Hills" (Iron Maiden). "Over The Hills And Far Away" (Gary Moore), "Cemetery Gates" (Pantera) ainsi qu’un surprenant "Ich Will" (Rammstein) et un "Holy Diver" (Dio) qui chevauche tranquillement.

Mais aussi, avec plus ou moins de bonheur, du moins à mes oreilles : "Black Dog" (Led Zeppelin), "Paradise City" (Guns N'Roses), "Nothing Else Matters" et "Seek And Destroy" (Metallica).

En définitive, ce genre d'album s'apprécie différemment d'une œuvre originale. Steve N' Seagulls fait suffisamment d'efforts pour se démarquer, proposer une recette fraîche et vigoureuse qui transpire la bonne humeur, le savoir-faire et une certaine dose de culot ! Les métalleux purs et durs passeront leur chemin, d'autres y verront un album gadget à sortir à l'occasion des blind tests, d'autres encore y trouveront leur bonheur...durable ?

Extrait : The Trooper

Extrait : Over The Hills And Far Away

Extrait : You Shook Me All Night Long

Ecrit par Patrice à 6:07 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 11:17 AM
Categories: Folk

lundi 07 avril 2014

HALF MOON RUN - Dark Eyes (2013)

Cover Il y a des musiques qui nous tombent dessus, sans qu'on soit allé les chercher, elles déboulent dans nos oreilles à un moment inattendu avec un univers tellement abouti que l'on a envie de les faire partager. Ce qui charme à la première écoute est sans aucun doute les harmonies de voix mélancoliques que les quatre membres de la jeune formation synchronisent à la perfection et qui vous donnent des frissons. Ajoutez des arrangements recherchés et complexes créant une ambiance planante et enivrante marquée par des envolées musicales structurées, et vous obtenez un folk indie tinté de rock et d’électro. L'audace de ces canadiens est de mettre en perspective une folk pure, très simple (guitare sèche, voix doublées) avec des parties instrumentales beaucoup plus pop et des rythmiques proches de l’électro.

Pourtant rien de révolutionnaire, pas de refondation de la musique moderne, pas de bouleversement de l’ordre des notes. Ils maîtrisent les savoirs anciens sur le bout de leurs doigts, citent Leonard Cohen, Dylan, les Beatles ou Fleetwood Mac comme influences primordiales. Mais les évolutions plus modernes irriguent tout autant leurs veines. Car ici on pense à Arcade Fire, aux Fleet Foxes, à Midlake, à Jeff Buckley, à Radiohead.

Un album qui balaye large en terme de styles mais pour un résultat homogène, puissant et extrêmement prometteur. Une musique qui vient remettre tout le monde à sa place en rappelant de la plus belle des manières que le talent n'a pas fini d'être exploré, et que Half Moon Run nous a remis sur la voie...

Line up : Devon Portielje (Lead Vocals, Guitar, Percussions), Conner Molander (Add Vocals, Guitar, Keyboards), Dylan Philips (Add Vocals, Drums, Keyboards), Isaac Symonds (Percu, Guirar, Mandolin, Keyboards)

Extrait : Full Circle

Extrait : Call Me In The Afternoon

Extrait : Nerve

Ecrit par Patrice à 10:31 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 11:34 AM
Categories: Folk

samedi 02 mars 2013

MUMFORD & SONS - Babel (2012)

Cover L'hiver a été rude, une véritable disette musicale jusqu'à que cette galette n'atterrisse par le plus grand des hasards sur ma platine. Et là, en moins de trente secondes je me suis retrouvé dans une ambiance pub anglais et Guinness coulant à flot. "Babel" est un enchaînement plutôt intelligent de chansons rapides et de chansons moins denses et plus aérées qui constituent un véritable souffle et font baisser un peu la pression pour pouvoir mieux la remettre ensuite.

On entre directement dans le vif du sujet avec trois premiers morceaux, dont "I Will Wait" sorti en single (voir la vidéo), aux allures de singles joyeux et à l'ambiance country apportée par le banjo. Des rythmes rapides et sans temps mort. De la douceur ensuite avec des titres comme "Ghosts That We Knew" et "Reminder" et ce qui est à mon sens la marque de ce groupe : des petites ballades, mélange de sensibilté, de force et de mélancolie, qui finissent par des envolées musicales comme sur "Lover Of The Light", "Hopeless Wanderer", "Below My Feet" et "Broken Crown". Envie de danser, taper du pied, pleurer ou juste fermer les yeux et savourer.

La voix rocailleuse, mélancolique et agréable de Marcus Mumford mais aussi l'énergie et la frénésie rythmique multi-instrumentiste de chacun des titres vous feront aimer ce renouveau de la musique Folk-Rock-Bluegrass. Le quatuor londonien est parvenu à allier puissance et subtilité avec une finesse apportée par cette voix reconnaissable entre mille.

Du coup je suis retourné chez mon disquaire pour découvrir leur premier album, plus cérébral mais également très bon. Et là, il m'apprend qu'à la surprise générale ils ont gagné le 10 février dernier le grammy award du meilleur album 2012 tous genres confondus pour "Babel". Recevoir une récompense de cette prestigieuse académie américaine, équivalente de nos Victoires de la Musique mais en plus crédible, est une véritable reconnaissance mondiale.

Egalement à écouter : Sigh No More (2009).

Extrait : Babel

Extrait : Broken Crown

Extrait : Below My Feet

Ecrit par Patrice à 2:51 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:07 PM
Categories: Folk

dimanche 03 juin 2012

NDIDI O - The Escape (2011)

Cover Ndidi O (Onukwulu de son vrai nom) est une chanteuse d'origine canadienne, fille d'un batteur Nigérian et d'une danseuse. Sa voie rauque et sa musique absolument inclassable, une fusion de blues, folk, gospel, soul et jazz, m'avaient déjà séduit en 2009 à l'occasion de la sortie de son premier disque européen, une compilation de "No, I never" (2006) et "The Contradictor" (2008) deux galettes qui n’ont pas franchi les frontières de sa terre natale. Avec "The Escape" cette jeune femme encore méconnue a livré un des meilleurs disques de l'année 2011.

Ce nouvel album est aussi frais et entraînant que "Move Together", son prédécesseur. La chanteuse (et guitariste) a mis les petits plats dans les grands en faisant de la musique le langage de ses émotions, évoquant ses envies et ses déceptions dans les registres évoqués ci avant. D'entrée la Canadienne envoûte avec "The Whisper", premier extrait de "The Escape", une fuite enthousiasmante. Elle réussit une fois encore à convaincre avec "On The Metro" dont le clip a été tourné en noir et blanc dans les rues de la capitale française où elle vient de s'installer.

Tout au long des 12 plages qui composent cette échappée, Ndidi privilégie les climats plus acoustiques et un tantinet plus jazzy mettant en valeur sa voix, une sorte de compromis entre douceur et gravité. Elle revisite tout un patrimoine musical allant de la country/folk au jazz avec une dose de blues "Old Road". Une des grandes réussites du disque "Waiting For a Sign" offre un profil différent, bénéficiant d’une attaque plus rockabilly. En dehors de ce petit coup de sang, on pourrait parler de disque d’ambiance associant titres rythmés "Heart Of Steal", "The Escape" et beauté feutrée sans à-coups ni aspérité "Kissing On a Bridge", Little Dream", "It Isn't You". Une sorte de disque apaisé, mélodique, parfait pour une écoute estivale et nocturne, qui rappelle les grandes heures de Norah Jones ou Katie Melua.

Egalement à écouter : Move Together (2009).

Extrait : On The Metro

Extrait : Crossing The Line

Extrait : Little Dream

Ecrit par Patrice à 10:35 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 5:20 PM
Categories: Blues, Folk, Jazz Vocal

samedi 08 octobre 2011

THE LEISURE SOCIETY - Into The Murky Water (2011)

Cover Les britanniques savent définitivement y faire lorsqu'il s'agit de pop folk à l'ancienne. Deux ans après leur premier album les anglais de The Leisure Society reviennent nous livrer leur nouvel opus, dépoussièrant le folk, le rendant aérien. Instruments divers et variés, voix cristallines et ambiances enlevées leur réussissent bien, on ne peux le nier. Ici, les voix de Nick Hemming et Chris Hardy s'entremêlent aux notes de violons et aux airs de flûte avec une fluidité parfaite.

"Into The Murky Water" est un disque orchestral et poétique qui s'ouvre sur une première plage éponyme sur laquelle prend place une voix avenante et des arrangements printaniers qui se retrouvent mis en valeur par une orchestration savamment mise en place. Le voyage vers une légèreté insoupçonnée et une humeur guillerette se poursuit avec "Dust On The Dancefloor". Un peu plus loin, "You Could Keep Me Talking" incorpore des cordes qui font penser à la période dorée de The Divine Comedy. La guitare, normalement acoustique, se fait électrique le temps de "This Phantom Life", apportant un peu de force en ce milieu d'album, le temps de nous sortir de cet espèce de rêve éveillé dans lequel les anglais nous avaient entraînés. Mention également à l'excellent "The Hungry Years" qui arrive progressivement à maturité grâce à un travail soigné de composition.

Cela dit, The Leisure Society n'est pas pour autant devenu un groupe pop, malgré une accessibilité évidente qui tranche avec leur passé. Imprégnons-nous par exemple de l'émotion palpable qui transpire d'"Our Hearts Burn Like Damp Matches" ou de la beauté des instruments classiques qui illuminent "Although We All Are Lost" et "I Shall Forever Remain An Amateur", certainement le titre clé de cet album grâce à cet air de flûte guilleret tranchant délicieusement dans le ton mélancolique de Nick. Au sein d'une même chanson, diverses ambiances s'affrontent, mais toujours avec délicatesse, prouvant une fois encore la force de composition du groupe et faisant de ces nouveaux titres de véritables petites perles.

The Leisure Society fait frissonner nos oreilles de plaisir en servant ici un bon moment de détente, délicieusement rétro. Un album à écouter un verre à la main.

Egalement à écouter : The Sleeper (2009).

Extrait : You Could Keep Me Talking

Extrait : I Shall Forever Remain An Amateur

Ecrit par Patrice à 2:39 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 10:02 PM
Categories: Folk

jeudi 09 septembre 2010

RAY LAMONTAGNE / God Willin' And The Creek Don't Rise (2010)

Cover Comme un secret bien gardé qu’on ne transmet qu’aux amis chers, le nom de Ray LaMontagne demeure encore bien confidentiel. Entouré de son groupe de scène, il vient de sortir au mois d'Août son quatrième album après trois disques couronnés de succès, encensés par la presse française et internationale. Un country-folk paisible et mélancolique, un bijou d’écriture.

Pour la première fois, l’album a été entièrement auto-produit, enregistré en deux semaines dans la maison de LaMontagne, qui se trouve dans une forêt à l’ouest du Massachusetts. Fraîchement rénovée, la bâtisse historique a servi de studio d’enregistrement pour Ray et ses camarades musiciens. Un cadre idéal pour la création de chansons imprégnées de l’inimitable et poignante signature de Ray.

Avec sa voix au premier plan et un son relâché, presque live, l’album se présente comme l’oeuvre d’un groupe au sommet de sa maîtrise. Le groupe rebaptisé "The Pariah Dogs" est composé de musiciens qui, individuellement, ont contribué sur scène aux univers musicaux d’artistes tels que Beck, Joe Henry, Tom Waits, Lucinda Williams, Ryan Adams et Joe Cocker, entre autres.

Au rang des influences de ce songwriter tendance soul figurent Stephen Stills (Crosby, Stills and Nash), Bob Dylan, Joni Mitchell ou Neil Young, autant que Ray Charles ou Otis Redding. Elles se reflètent dans ses albums toujours teintés de soul et de folk mélodieux, dont la source d'inspiration est puisée dans son expérience. Grâce à un folk épuré et une voix extraordinaire, l’américain Ray Lamontagne s’est imposé comme l’un des songwriters de référence de la nouvelle génération.

Line-up : Ray Lamontagne (vocal, acoustic guitar, harmonica) - Jay Bellerose (drums) - Jennifer Condos (bass) - Eric Heywood (electric guitar, pedal steel guitar, acoustic guitar) - Greg Leisz (electric guitar, pedal and lap steel guitar, banjo, acoustic resonator, mandola) - Patrick Warren (keyboard) - Ryan Freeland (accordion).

Egalement à écouter : Trouble (2004) - Till The Sun Turns Black (2006) - Gossip In The Grain (2008).

Extrait : God Willin' & The Creek Don't Rise

Ecrit par Patrice à 11:07 PM
Modifié le : samedi 16 février 2019 10:39 PM
Categories: Folk